Le propos paraît de prime abord vieillot et pourtant, c’est une exposition passionnante qui se tient à l’École des beaux-arts de Paris.
Depuis la création de l’Académie en 1648, la représentation du corps humain est au cœur de l’enseignement des futurs artistes. Philippe Comar, l’actuel professeur de morphologie de l’école, a rassemblé quelques outils et instruments qui ont servi de support à cet enseignement depuis quatre siècles. Cet ensemble raconte l’évolution de la conception de l’homme en art et constitue de fait un formidable miroir du rapport entre l’homme et la société.
Dès le début, cet enseignement repose sur le modèle vivant, les statues antiques et l’anatomie. Cette dernière occupe une place importante dans l’exposition. Écorchés, membres détachés, squelettes figurent en deux ou trois dimensions. Les traités d’anatomie à l’usage des artistes alternent avec les mannequins articulés et les plâtres. Au xixe, la photographie élargit considérablement la bibliothèque des modèles par la multiplication des points de vue sur le corps et la représentation des non-européens, telle cette malheureuse Vénus Hottentote.
Du nu idéal antique hérité de la Renaissance au corps parfait selon un pseudo canon scientifique qui émerge au xixe, l’homme dans l’art épouse les découvertes scientifiques du temps. La richesse du propos ou les moments d’humour (il y en a !) captivent. Mais, au fond, ce qui nous fascine, c’est que la représentation du corps humain parle de nous dans une société où l’attirance pour le corps, le nôtre et celui des autres, est sans doute l’élan premier de notre être.
« Figures du corps. Une leçon d’anatomie aux Beaux-Arts », Ensba de Paris
17, quai Malaquais, Paris VIe
www.beauxartsparis.fr
jusqu’au 4 janvier 2009.
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La figure du corps décortiquée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : La figure du corps décortiquée