Le Magasin au foin, splendide salle du complexe muséal du Grand-Hornu, en Belgique, se métamorphose en « Magasin aux plantes », à l’occasion d’une exposition intitulée « Plant Fever.
Vers un design phyto-centré », invitation urgente à repenser notre rapport au monde végétal. À l’instar de ce que suggère depuis belle lurette l’écologiste américain Ian Baldwin (« penser comme les plantes »), nombre de designers, ingénieurs et scientifiques considèrent d’ores et déjà les plantes comme de potentielles alliées pouvant nous aider à faire face aux problèmes environnementaux et sociaux, actuels et futurs. À preuve : la cinquantaine de projets, ici exhibés, de la mode aux produits, en passant par des dispositifs open source ou des objets mixant botanique et nouvelles technologies. Le parcours se compose de trois parties. « Les plantes comme ressources » explore recyclage de déchets non vertueux et autres matières végétales compostables. Le duo Dach&Zephir dessine la collection d’objets Eritaj Kontré, mêlant faïence de Nevers et éléments tissés en feuilles de cocotier. Et Liz Ciokajlo montre des chaussures en… chanvre, matériau ayant des propriétés respirantes naturelles. « Les plantes comme compagnes » invite à user de nos plantes domestiques non seulement pour l’aspect ornemental, mais aussi pour leurs bienfaits. Ainsi Antonio Scarponi propose-t-il, en open source, le kit de culture hydroponique Eliooo, qui permet de faire pousser des légumes chez soi. Troisième et dernier volet, « Les plantes comme alliées » montre que les nouvelles découvertes scientifiques sur le monde végétal incitent moult designers à se tourner vers lui pour imaginer l’avenir. En témoignent ces paysages odorants que Merle Bergers crée en s’inspirant du fameux système de communication olfactif des plantes.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : La fièvre des plantes