Arts Numériques - À force de défricher les marges de la création contemporaine, le Miam a fini par être un peu trop identifié à son goût à l’art dit « brut » ou « singulier ».
Conçue comme une réplique à l’exposition « Fait main », en 2000, « Fait machine » vient opportunément rappeler que le territoire des « arts modestes » est infiniment plus vaste que cela. L’exposition suggère qu’il s’étend aux Fablabs, dont la disposition à la bidouille et au « do it yourself » peut à bon droit revendiquer une filiation avec les credo défendus par Hervé Di Rosa. L’exposition imaginée par Margherita Balzerani et Noëlig Le Roux d’après une réflexion engagée par Miguel Chevalier et Michel Paysant n’a pourtant pas grand-chose à voir avec la culture des makers. Les deux étages d’exposition du Miam convoquent certes le code et son histoire, les imprimantes 3D, les brodeuses numériques et tout l’arsenal technologique déployé dans les Fablabs : à un « Laboratoire » situé au rez-de-chaussée, et qui fait la part belle à la sculpture, succède au premier étage une section, « Le fil du code », où sont déroulées les potentialités ouvertes par les outils digitaux au tissage et à l’architecture. Pour autant, les enjeux soulevés par les Fablabs et du « fait machine » – en matière de propriété intellectuelle et d’open source, de création collaborative, de relation à la production (prototypage, petites séries, réparation , etc.) – n’y ont pas cours, ou très secondairement. En cela, « Fait machine » est une exposition plutôt classique de design et d’art contemporain, version numérique. On y trouve, cela dit, de belles trouvailles, dont les fictions spéculatives de Camille Reidt et les fascinantes empreintes électromagnétiques données à voir par Raphaëlle Kerbrat.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La création vivifiée par les nouvelles technologies
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°763 du 1 avril 2023, avec le titre suivant : La création vivifiée par les nouvelles technologies