Biennale - Pour sa deuxième édition, la biennale Artpress réunit 32 artistes issus de 22 écoles d’art française, dans trois lieux à Montpellier.
Avec pour sous-titre « Les ambivalences du présent », la biennale donne à voir les enjeux qui animent la création la plus contemporaine, où « l’optimisme est aussi rare que fragile », selon les commissaires Étienne Hatt (directeur en chef adjoint d’Artpress) et Romain Mathieu (professeur en école d’art et critique). Trois lieux dans la ville pour trois approches différentes. L’Espace Bagouet, mis à disposition par la Ville de Montpellier, a été pensé comme un atelier, un laboratoire commun, où sont rassemblées, dans un accrochage un peu trop dense, des œuvres qui « débordent » de l’art pour s’inscrire dans le champ social, comme l’installation de Valentin Tyteca, qui rassemble des objets d’autodéfense utilisés par les manifestants. Le Mo.Co Panacée est, quant à lui, entièrement investi à travers un parcours thématique un peu flou dans lequel les échos entre les œuvres sont assez faibles, voire absents. Parmi les belles découvertes, notons le vivarium de grillons d’Ève Champion, les photographies intimes et l’installation onirique de Louise-Margot Décombas ou encore les peintures hyperréalistes d’objets et espaces domestiques de Sam Krack. Au Musée Fabre, les propositions les plus intéressantes sont celles qui sont disséminées dans les collections permanentes afin de créer des résonances transhistoriques. Ainsi, une pirogue démantelée sur laquelle est gravé un conte africain, réalisée par Assoukrou Aké, propose un contrepoint postcolonial aux tableaux XVIIe-XVIIIe, et notamment le portrait d’un homme qui a été à la tête de la traite négrière. Plus loin, les « formes concrètes » d’Amalia Vargas s’insèrent harmonieusement dans la salle Greuze, tandis que le diptyque peint de Raphaël-Bachir Osman, Petit Torso vs Grande Chocotablette, répond avec humour à l’écorché d’Houdon dans la salle néoclassique.
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La création en prise avec le monde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : La création en prise avec le monde