La Côte d’Azur fête Picasso

CANNES/MONACO - Le 8 avril 1973, Pablo Picasso s’éteint à Mougins (Alpes-Maritimes), dans son atelier de Notre-Dame-de-Vie. Il est inhumé dans le jardin de sa propriété de Vauvenargues. Quarante ans après, l’empreinte du peintre espagnol dans la région n’a rien perdu de sa profondeur ; en témoignent les hommages rendus par Monaco et Cannes. La Malmaison de Cannes s’illustre par une exposition consacrée à l’œuvre sur papier de Picasso, autour du thème du nu et de l’érotisme. Alimentée par la collection Marina Picasso, ainsi que par la collaboration d’autres particuliers et marchands, tel Guy Pieters, cette rétrospective permet de découvrir une facette tout aussi connue de l’œuvre du cofondateur du cubisme. Que ce soit sur l’un de ses 175 carnets, sur du papier journal, ou sur des pages arrachées dans des livres, l’artiste réinvente sans relâche sa maîtrise du dessin, notamment à travers le traitement qu’il fait du corps, celui des femmes qui ont marqué sa vie.

À Monaco, au Grimaldi Forum, le propos est moins intime. Dans une scénographie épurée conçue par Cécile Degos (qui a récemment signé « L’Art en guerre » et « Keith Haring » au Musée d’art moderne de la ville de Paris), les œuvres provenant de différents prêteurs publics illustrent dans une première thématique le lien entretenu par Picasso avec la Côte d’Azur, dont le cadre naturel inspire le travail. La deuxième partie de l’exposition, « Picasso dans la collection Nahmad », s’appuie sur une centaine de pièces acquises par les marchands et collectionneurs new-yorkais. « S’ils vendent un Picasso, c’est pour en acheter un autre, surtout si cela leur permet de compléter une série », affirme Jean-Louis Andral, directeur du Musée d’Antibes et commissaire de l’exposition. Le parcours d’ailleurs s’en ressent qui, telle une partition de musique, décline les variations d’un même thème, du peintre et son modèle à la série des « Femmes d’Alger ».

Dans un autre registre, les photographies grand format de Picasso réalisées par les Traverso, Villers et autres Clergue sont exposées par les villes de Cannes, Mougins et Vallauris dans le cadre du parcours Les chemins du Sud. Une manifestation boudée par Monaco et Antibes, à laquelle Frédéric Ballester, directeur de la Malmaison, espère associer Vauvenargues pour sa troisième édition en 2014.