La Wallace Collection inaugure une série d’expositions consacrée à de grands collectionneurs du Second Empire.
LONDRES - La Wallace n’a pas le droit d’emprunter des œuvres d’art à d’autres musées ou collections et tire donc ingénieusement parti de ses propres possessions. La première exposition de la série est consacrée à des œuvres de la collection du célèbre prince Anatole Demidoff (1813-1870).
Légué à Sir Richard
La fortune de Demidoff provenait des vastes mines que sa famille possédait en Sibérie, dont des gisements de malachite. Son père s’établit à Florence, et le prince Demidoff passe presque toute sa vie à Florence et à Paris. Obsédé par Napoléon Ier, il va jusqu’à épouser la nièce de l’empereur, mais ses mœurs dissolues ne le rendent pas populaire dans sa ville d’adoption. Il réunit une importante collection, qu’il met en vente à partir de 1860. Cette dispersion atteint son apogée avec la vente du contenu de sa villa florentine, juste avant sa mort. Le quatrième marquis Hertford fait alors l’acquisition d’un grand nombre d’œuvres et d’objets d’art. Le tout est légué à Sir Richard Wallace, et 78 éléments sont transmis à la nation avec la collection Wallace : peintures, meubles, porcelaine, orfèvrerie, miniatures, armes et armures, tabatières en or.
Cet ensemble sera exposé dans une salle, les aquarelles étant présentées séparément pour des raisons de conservation.
Le catalogue de 120 pages comporte une introduction du professeur Francis Haskell. L’exposition bénéficie du soutien d’un bienfaiteur anonyme et le catalogue ne coûte que 9,95 livres (moins de 90 francs). Au programme de cette série, des expositions consacrées au cardinal Fesch et au comte de Nieuwekirke, ministre des Beaux-Arts de Napoléon III. Par ailleurs, la Wallace consacrera de petites expositions à certains tableaux appartenant à la collection.
En janvier prochain, l’œuvre ainsi mise en valeur sera La Danse en présence du Temps, de Poussin, au moment même où une grande exposition Poussin aura lieu à la Royal Academy à Londres.
Wallace Collection, Manchester Square, 10 mars au 25 juin 1994.
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La collection du comte Anatole Demidoff
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : La collection du comte Anatole Demidoff