La « British fashion » à la mode

Vision figée d’une création vivante

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 421 mots

De Paris à New York, les créateurs de mode semblent en ce moment près à tout pour s’approprier le style londonien. Dans ce contexte, \"The Cutting Edge : 50 years of British fashion\" retrace l’histoire de la mode britannique depuis 1947 à travers quatre thèmes : le romantisme, le cousu main, le style bohème et le \"country\".

LONDRES - Plus de deux cent cinquante vêtements sont exposés au V&A, parmi lesquels les robes du couronnement de Sa Majesté Élisabeth II, les vêtements sur mesure de Savile Row et le costume de chasse en tweed de Hackett paru dans Country Life. Les accessoires, drôles et originaux, comme les chapeaux de Philip Tracy ou les chaussures de Manolo Blahnik, font plutôt bon ménage avec les collections d’arts décoratifs du musée. L’exposition explique le tournant qui s’est produit dans l’après-guerre avec le passage du vêtement sur mesure au prêt-à-porter, et montre comment les créateurs les plus provocants, Mary Quant ou Vivienne Westwood par exemple, ou ceux que l’on s’arrache en ce moment, Alexander McQueen et John Galliano, se rebellent contre la tradition tout en s’en nourrissant. "The Cutting Edge" fait partie d’une série de manifestations qui, toutes, tendent à effacer les frontières entre l’art et la mode. Actuellement et jusqu’au 31 août, l’Imperial War Museum présente "Forties Fashion and the New Look" (La mode des années 40 et le New Look). Lady Diana propose également de faire don au V&A de la robe de son mariage en 1981, transformant ainsi un royal accessoire de mode en pièce de musée.

La mode est-elle aujourd’hui considérée comme une forme d’art, ou l’exposition du V&A est-elle simplement une façon parmi d’autres d’attirer un plus large public dans les musées, à une époque où ceux-ci ont de plus en plus besoin des visiteurs pour exister ? Certains ne comprennent pas que le vêtement en lui-même puisse être considéré comme une œuvre d’art. Pourtant, la mode et l’art ont souvent été étroitement liés. Sans remonter à Rubens qui aimait beaucoup les costumes, l’art féministe s’est largement exprimé à travers des médiums tels que le tissage, le maquillage ou le vêtement. L’expo­sition "Œuvres de jeunesse de Gainsborough", qui se tient jusqu’au 31 mars à la National Gallery de Londres (lire p. 7), est également l’une des meilleures occasions de comprendre toute l’importance de la mode dans le code de l’appartenance sociale et la reconnaissance d’un statut.

50 ANS DE MODE BRITANNIQUE, jusqu’au 27 juillet, Victoria & Albert Museum, Cromwell Road, Londres, tél. 171 938 85 00, tlj 10h-17h50, lundi 12h-17h50.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : La « British fashion » à la mode

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