Bernard Bazile est un créateur peu prolixe, et son œuvre est rarement montré. Après l’exposition qui a fait date au Centre Georges Pompidou, en 1993, il présente cet hiver à Bayonne un nouveau projet urbain.
BAYONNE. La rue Frédéric-Bastiat n’a jamais abrité de bureau de tabac. Pourtant, depuis le 16 janvier, une carotte est allumée au-dessus du numéro 9. Bernard Bazile a en effet accroché, au-dessus de l’entrée de l’espace du Carré, quatre enseignes lumineuses. “[Elles] correspondent à l’imaginaire urbain ; la perception est immédiate, la lecture symbolique aussi : la paire de lunettes de l’opticien pour le sens de la vue, la carotte de tabac pour l’odorat, l’enseigne du restaurant arabe pour le goût et la clef du serrurier pour l’ouverture”, écrivait l’artiste dans le catalogue de son exposition parisienne, en 1993. À Bayonne, il présente également une nouvelle œuvre mettant en scène la ville, mais dans ses circulations cette fois. Trois écrans documentent des passages de piétons, de bus et de voitures, tandis qu’images et sons se combinent. Ici, Bernard Bazile met en exergue les pollutions visuelles et sonores des transports mécaniques. Nous retrouvons une lecture du quotidien dans Les chefs d’États, projeté au rez-de-chaussée. Sur quatre écrans, les dirigeants politiques, d’ordinaire tellement maîtres de leur propre image, sont ici montrés dans leurs actes les plus banals, caressant un chien, fumant un cigare ou une cigarette, portant une casquette ou tenant un enfant. “Pour moi, tout est politique, soulignait l’artiste dans le même catalogue. Tout doit être soumis à l’observation et réinvesti. C’est la fin des idéologies. Il faut en finir avec l’histoire”.
Jusqu’au 28 février, Le Carré / Musée Bonnat, 9 rue Frédéric-Bastiat, 64100 Bayonne, tél. 05 59 08 52, tlj sauf mardi 10h-11h45 et 14h30-18h15.
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La bande à Bazile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°77 du 19 février 1999, avec le titre suivant : La bande à Bazile