Dans le cadre de la présidence danoise de l’Union européenne, le Palais des beaux-arts de Bruxelles s’offre le Danemark dans une programmation intitulée avec humour « Let’s Dansk » dont le point d’orgue est sans conteste la rétrospective de Per Kirkeby.
Elle se double des peintures interdites de l’artiste allemand Kurt Schwitters, que le peintre danois estime jusqu’à lui avoir consacré un ouvrage en 1995. « C’était le premier exemple que j’ai vu des œuvres de la période norvégienne de Schwitters. Les «toiles interdites», les œuvres qui ne collent pas avec «l’histoire», les rappels abjects et honteux de la malchance du peintre allemand. J’ai tout de suite reconnu ma propre folie dans cette image stupéfiante. » Mais difficile d’identifier le dadaïste et collagiste de génie derrière ces paysages de montagne ou de campagne réalisés entre 1931 et 1939. Ils répondent parfaitement aux œuvres charbonneuses et quasi telluriennes que le Danois réalise depuis les années 1960.
La rétrospective bruxelloise rassemble quelque cent quatre-vingts œuvres pour tenter de cerner les recherches du septuagénaire, qui passe aussi bien de la peinture au bronze qu’à l’aquarelle. Suivant un principe chronologique puis thématique, la rencontre déroule des toiles de grand format, intenses et à la matière presque matricielle où les références à Munch, Asger Jorn et à la philosophie de Kierkegaard s’imposent. Ses paysages aux coloris essoufflés s’offrent un dialogue avec ceux de Schwitters, longtemps considérés avec condescendance, écrivant ainsi une histoire en dehors des diktats. C’est une histoire de peintres.
Palais des beaux-arts, 23, rue Ravenstein, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be
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Per Kirkeby, d’un maître à l’autre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Per Kirkeby, d’un maître à l’autre