Jules de Balincourt, panorama

Bien sûr, ce chouchou des collectionneurs figure déjà dans les collections du Brooklyn Museum of Art, du LACMA de Los Angeles et celle de ses hôtes montréalais. Mais une vue d’ensemble s’imposait afin de saisir la patte de ce peintre d’origine française installé depuis son enfance aux États-Unis. Depuis son atelier de Brooklyn, cela fait une dizaine d’années que Jules de Balincourt distille ses grands formats picturaux figuratifs. Ce qui ne veut pas dire narratifs, car le peintre cultive l’ellipse, portant son attention autant sur la cartographie que sur des rassemblements mystérieux de personnages. Il s’adonne même au portrait lorsqu’il ne réalise pas d’étranges panoramas pétaradants. L’exposition montréalaise offre en une grande salle carrée un tour d’horizon entre une quinzaine de peintures. Ces œuvres ont été réalisées entre 2004 et 2013 depuis la réunion du Boy’s Club (2011), portrait de groupe offert au musée par le collectionneur Bruce Bailey, jusqu’à la vallée enflammée de tirs nourris, grande toile sans titre récemment terminée (Untitled, 2013). La peinture de Jules de Balincourt est une peinture érudite sans être citationnelle, innervée d’influences fauves et pop en passant par Matisse, une œuvre peinte qui lance plusieurs voies. Résolument contemporaines, régies selon différentes focales, ses pièces témoignent d’une singularité hédoniste un peu inquiète bien dans l’air du temps.