Fluide, l’histoire l’est rarement. Mais si l’art devait être un long fleuve, José MarÁa Sert (1874-1945) serait assurément à contre-courant, ramant contre le flot des truismes.
Avec un certain panache, avec une évidente griserie. Comme le font seuls les incompris, les immodestes ou les curieux.
L’histoire de José María Sert, c’est celle d’un torrent qui jamais ne rejoindrait le fleuve, d’un confluent qui jamais n’adviendrait vraiment. Sa trajectoire, semblable à celle de Picasso, le conduisit de la Catalogne à Paris, en 1899, où son aisance sociale et économique ne cessa de plaire. Dans le monde et dans la mode, en musique et en peinture, de Proust à Stravinsky en passant par Chanel, Sert ruissela de facilité.
Captivantes, les cent vingt pièces réunies par le Petit Palais permettent de prendre d’un artiste ce qu’il eut bien peu : la mesure. Préférant le salon au Salon, les flatteries aux éloges, Sert navigua entre toutes les eaux, décorant les plus belles demeures – de la princesse de Polignac ou d’Arthur Capel (Les Quatre Saisons, 1914-1917) – et œuvrant pour les plus puissants – la reine d’Espagne ou Jules Pams.
Amoureux de la grande peinture, obsédé par la photographie, Sert tint un atelier chimérique, où santons, maquettes et mannequins devaient articuler ses rêves, évaporés lors de la destruction, en 1936, de son chef-d’œuvre – la décoration de la cathédrale de Vic. Entre baroquisme et folklorisme, entre Tiepolo et Goya, Sert livra une guerre sans rémission à la médiocrité et à la frugalité. Cette guerre s’éteignit en 1945, peu après l’armistice
« José MarÁa Sert, le Titan à l’œuvre (1874-1945) »
Petit Palais, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, avenue Winston-Churchill, Paris-8e, tél. 01 53 43 40 00.
Les photographies de José MarÁa Sert
seront parallèlement exposées à la Galerie Michèle Chomette, 24, rue Beaubourg, Paris-3e,
tél. 01 42 78 05 62.
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José MarÁa Sert, la peinture superlative
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : José MarÁa Sert, la peinture superlative