Qui a dit que l’art contemporain est forcément incompréhensible ou affligeant ? Cette première rétrospective muséale en France de Jockum Nordström (né en 1963 à Stockholm) apporte un vigoureux démenti.
Parcourant les salles du Lam, aussi dépaysé que l’est le soleil le temps d’une éclipse, le spectateur peut être surpris et heureux de tant de savante candeur et de réjouissante liberté. Nordström utilise principalement le papier, le carton, les crayons et l’aquarelle. Il dessine, peint, découpe, plie, colle, assemble avec une douce fantaisie des figures animales et humaines, des silhouettes rocailleuses ou végétales. Tout lui est possible puisque son imaginaire semble ignorer le péché originel, tout peut être sens dessus dessous puisque l’idée même d’ordre et de désordre lui échappe.
Il aime oublier toute perspective euclidienne. Le ciel n’est pas forcément en haut de la feuille, et le cheval, le crabe ou le renard y côtoient sur un même plan des singes, des humains et des oiseaux. Étrangement, certains animaux, par exemple les chats, sont absents de l’univers de l’artiste. Mais les chattes abondent. Comme dans un rêve, rien n’est logique, mais tout se tient.
Chacun peut interpréter avec son imaginaire le plus singulier les dessins au crayon graphite, les peintures, les collages sur papier et les sculptures en carton et boîtes d’allumettes proposés par un artiste qui travaille le plus souvent porté par la musique, qu’il pratique également, et qui porte en lui cette idée de ne pas toujours vouloir tout maîtriser: « Parfois, j’ai du mal à différencier le hasard, le rythme et le temps. »
« Jockum Nordström. Tout ce que j’ai appris puis oublié », Lam, Lille métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, 1, allée du Musée, Villeneuve-d’Ascq (59), www.musee-lam.fr
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Jockum Nordström comme dans un rêve
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Jockum Nordström comme dans un rêve