L’homme est avenant et pose devant ses œuvres avec ses cinq enfants. L’artiste, lui, est rompu à l’exercice et maîtrise avec justesse son discours autant que le choix des œuvres exposées.
Jeff Koons présente sa première grande exposition européenne à la Fondation Beyeler. Celui qui travaille par séries depuis les années 1980 en a choisi trois : The New, Banality et Celebration.
Dans la première, des aspirateurs Hoover sont disposés sous plexiglas et éclairés de tubes néon. L’artiste cite volontiers les ready-made de Duchamp. Dan Flavin et le Minimal Art ne sont pas loin non plus. La série suivante présente des figures de la culture pop sculptées – de la Panthère rose à Mickael Jackson – et mène à un chaton géant suspendu dans une chaussette sur une corde à linge. Kitch ? Patience. La dernière série, Celebration, impose sa démesure par des sculptures monumentales en acier poli : un cœur au nœud rose, le Balloon Dog et les Balloon Tulip (de 3 et 5 mètres chacun)… Une démesure tempérée par la tranquille sobriété de la fondation suisse.
Quant au scandaleux Koons, il pointe doucement son nez derrière cette débauche d’enfance et de couleurs flashy. Si la série pornographique réalisée avec la Cicciolina, Made in Heaven, est étrangement absente de cette exposition, l’artiste évoque à-propos le "sucking power" des aspirateurs et la forme incontestablement phallique du cou du cygne Ballon Swan (2011).
À l’extérieur, la monumentale installation végétale Split Rocker, mi-tête de cheval à bascule, mi-dinosaure, veille sur les éditions limitées de pots de fleurs "Koons" proposés à la vente… Money is money !
Fondation Beyeler, Baselstrasse 77, Riehen/Bâle (Suisse), www.fondationbeyeler.ch
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Jeff Koons à bâle - Luxe, démesure et…maîtrise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Jeff Koons à bâle - Luxe, démesure et…maîtrise