Le Musée d’Orsay a toujours réservé une place dans ses collections permanentes à la peinture officielle de la seconde moitié du XIXe siècle. Mais créer l’événement autour de ce type de peinture relève de l’exercice de style, un tantinet périlleux. Laurence des Cars, commissaire de l’exposition, tente le pari : \"Jean-Paul Laurens, peintre d’histoire\" permet une redécouverte de tout un pan du patrimoine pictural du siècle dernier.
PARIS. Si Jean-Paul Laurens a été l’un des artistes les plus renommés et les plus célébrés de la IIIe République, son nom et son œuvre sont tombés rapidement dans l’oubli après sa mort. Membre du jury au Salon, professeur à l’École des Beaux-Arts, membre de l’Institut..., il apparaît comme l’archétype même de l’artiste officiel de son époque. Toutefois, il a su renouveler la tradition picturale historiciste de cette fin de XIXe siècle en lui apportant un plus grand réalisme, son goût pour l’érudition et l’exactitude, un sens de la mise en scène marqué par une utilisation expressive du vide, qui ont conduit à des évocations particulièrement saisissantes, telle La mort du duc d’Enghien (1872). Peintre de chevalet, dessinateur, Jean-Paul Laurens fut aussi un remarquable décorateur. L’exposition présente des esquisses de ses réalisations au Panthéon (Mort de sainte Geneviève), à l’Hôtel de Ville de Paris (salon Lobau) et au Capitole de Toulouse. Tout comme les œuvres de Chenavard, Gérôme, Robert-Fleury..., celles de Laurens illustrent bien le rapport privilégié du XIXe siècle à l’histoire ; elles seront les principales inspiratrices des péplums, genre cinématographique fortement lié aux débuts du septième art.
JEAN-PAUL LAURENS (1838-1921), PEINTRE D’HISTOIRE, jusqu’au 4 janÂvier 1998, Musée d’Orsay, 62 rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 40 49 48 14, tlj sauf lundi 10h-18h, jeudi jusqu’à 21h45, dimanche 9h-18h.
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Jean-Paul Laurens sort de l’oubli
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Jean-Paul Laurens sort de l’oubli