« Je vous invite à imaginer le silence. » Cette proposition de Jaume Plensa, sculpteur catalan né à Barcelone en 1955, peut être entendue au premier degré.
Un sombre visage de plus de deux mètres de haut, sculpté dans un bloc de basalte posé sur le sol, accueille le visiteur dès le hall du musée. Une intériorité émane de ses yeux clos, comme s’ils préservaient une pensée en de secrets replis. Une bouche aux lèvres doucement dessinées apparaît au contraire comme une invitation à des rêveries d’une amène sensualité. Confronté à cette mystérieuse sérénité, le silence s’impose dès le seuil de l’exposition. Mais Jaume Plensa contourne toute posture réductrice. La première salle accueille seize silhouettes humaines en acier suspendues au plafond par des serpentins métalliques porteurs de maximes et de vers chers à l’artiste. Les mots envahissent l’espace. Jaume Plensa est connu pour ses lettres d’acier soudées les unes aux autres, formant des maillages évoquant des silhouettes humaines. Dans la troisième salle, les dix-neuf éléments de Talking Continents (2013), constitués par des lettres issues de huit alphabets différents, font songer à Nomade, une sculpture de Plensa de huit mètres de haut inaugurée dans le port d’Antibes en 2010, sur la terrasse du Bastion Saint-Jaume. Quatre autres grands bustes en bronze, inspirés de visages réels, se dressent également au rez-de-chaussée du musée. Au premier étage, trois hommes assis, les mains sur la bouche, semblent engagés dans une conversation muette. Leur corps en résine translucide change en permanence de couleur selon des rythmes aléatoires. Un subtil irénisme plane cet été au Musée de Céret.
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Jaume Plensa, le monde du silence
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art moderne, 8, boulevard Maréchal-Joffre, Céret (66), www.musee-ceret.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : Jaume Plensa, le monde du silence