Belle et utile exposition que celle que présente le domaine de Chamarande en son château.Souvent, ce genre d’exercice politico-scientifico-artistique tourne à la leçon de choses déprimante ou si spécialisée qu’elle en devient hermétique. Ici, ce n’est pas le cas.
Au fil des salles, les pièces documentant les mutations monstrueuses de batraciens – l’obsession de l’artiste – alternent avec celles, plus universelles, mêlant planches du naturaliste Audubon ou accumulant les espèces pêchées dans l’Atlantique Nord et disponibles sur les étals de nos marchés.
L’imposante pyramide alimentaire – entre apparition féerique et contenu repoussant – comporte de nombreux bocaux à formol vides, signalant les espèces en voie de disparition. La première version de cette sculpture dévitalisée avait été inspirée à Ballengée par la marée noire dans le golfe du Mexique. La catastrophe innerve nombre de pièces dans un parcours également dédié aux grenouilles du coin. Entre arbre mourant, aquarium reproduisant l’écosystème du plan d’eau attenant au lieu, vidéos, grands tirages photographiques de spécimens difformes, animaux empaillés, Ballengée démultiplie les approches pour parler de la diminution de la biodiversité, de la pollution environnementale, de l’empreinte toujours plus indélébile de l’homme sur la nature. Sans être moralisateur, c’est là tout l’intérêt de la chose.
Domaine départemental de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux, Chamarande (91), www.chamarande.essonne.fr
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Instruction civique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°659 du 1 juillet 2013, avec le titre suivant : Instruction civique