Un peintre, Alfred Manessier (1911-1993), un photographe, Han Sungpil (né à Séoul en 1972), portent deux regards singuliers sur la baie de Somme.
Artiste internationalement reconnu et célébré dès les années 1945-1960 – entre autres consécrations, il reçut en 1962 le grand prix de peinture de la Biennale de Venise –, Alfred Manessier est né et a grandi sur les rives de la baie de Somme. Bien que grand voyageur, il a toujours gardé pour les paysages de son enfance un sentiment numineux : « La vocation d’un homme est liée […] à la qualité de la lumière du lieu dans lequel s’est baigné l’œil ébloui de l’enfant. » Cette exposition en un lieu qui renoue avec son prestigieux passé – l’abbaye de Saint-Riquier fut du VIIIe au XIIe siècle l’un des plus importants centres de culture d’Europe occidentale – offre de merveilleux regards, l’adjectif n’est pas exagéré, sur des paysages en permanente mutation. Évoquant ces espaces, le peintre note dans ses carnets: « Ah ! Cette baie de Somme, à marée basse, humide, portée jusqu’à l’incandescence lumineuse, dans le silence de ses sables… » Quel bonheur de revoir ces grands lavis d’encre de Chine sur papier, Sables, réalisés en 1983. Lors de sa première résidence à L’abbaye en 2015, Han Sungpil découvre simultanément la baie de Somme et l’œuvre de Manessier. Il entreprend alors de porter un regard affûté sur les vastes étendues de cette baie soumise aux flux et reflux incessants de la marée. Ses photographies crépusculaires et ses vidéos time-lapse accompagnent dans chaque salle, finement complices, les peintures de Manessier.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Infinies voluptés de la Baie de Somme
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Abbaye royale de Saint-Riquier, Saint-Riquier (80), www.ccr-abbaye-saint-riquier.fr
Légende Photo
Light of Baie du Somme with Venus 1 – Han Sungpil © Han Sungpil
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Infinies voluptés de la Baie de Somme