Images possédées

Par Itzhak Goldberg · Le Journal des Arts

Le 4 juin 2014 - 155 mots

PARIS - En toute logique, la manifestation qui retrace le parcours de Jean-Martin Charcot (1825-1893) se tient à la chapelle de la Salpêtrière.

C’est dans cet hôpital que fut créée pour lui la toute première chaire mondiale de neurologie, en 1882. Le fameux médecin – le premier à avoir introduit la démarche scientifique dans l’étude des maladies du système nerveux – fut aussi celui qui, crayon en main, dessinait avec précision (et talent) les signes cliniques de ses patients. Certaines de ces esquisses et photographies sont exposées ici, accompagnées de travaux d’artistes contemporains mais aussi d’adolescents soignés dans le service psychiatrique. Une œuvre s’en détache : la splendide installation d’Ernest Pignon-Ernest, Extases (2008-2014). Ces corps convulsés de femmes en transe rappellent que Charcot a cherché dans le domaine artistique, essentiellement celui de la peinture du XVIIe siècle, la confirmation de ses descriptions d’hystériques. Une façon de rationaliser la possession démoniaque qui jadis menait au bûcher.

« Charcot »

Eglise Saint-Louis, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 83, bd de l’hôpital, 75013 Paris. Jusqu’au 9 juillet.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°415 du 6 juin 2014, avec le titre suivant : Images possédées

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