Pour sa première exposition depuis sa réouverture, le Musée Rodin s’aventure sur un terrain a priori inattendu : les relations entre sculpture et photographie dans l’art contemporain. A priori seulement, car l’auguste maître des lieux a été l’un des premiers sculpteurs à faire photographier ses œuvres, tant pour nourrir son travail que pour le diffuser. Les huit artistes qui s’installent chez Rodin ont comme dénominateur commun d’avoir tous pratiqué les deux médiums, souvent de manière indissociable. Ce petit panorama subjectif — d’autres créateurs auraient tout aussi bien pu prétendre à figurer dans la sélection — présente la polysémie de cette double pratique et la diversité des enjeux. Si la vocation documentaire et conceptuelle prévaut chez Long et Matta-Clark, c’est en revanche l’aspect performatif et physique qui explique cette imbrication des médiums chez Penone et Appelt. Tandis qu’elle possède une dimension narrative chez Mac Adams et Markus Raetz et presque récréative dans le cas de Chamberlain. Seul Cy Twombly fait figure d’erreur de casting car ses clichés sont davantage liés à sa peinture qu’à son activité de sculpteur. Activité au demeurant assez secondaire. Présenté en huit petites séquences monographiques, le parcours, qui aurait sans doute gagné à être comparatiste, est assez disparate. Alors que la rotonde Raetz ainsi que les salles Penone et Appelt fonctionnent bien, d’autres sections sont moins convaincantes. Richard Long, qui ouvre le bal, apparaît ainsi étriqué dans sa modeste salle.
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Huit sculpteurs s’invitent chez Rodin
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Rodin, 79, rue de Varenne, Paris-7e,jusqu’au 17 juillet 2016.
www.musee-rodin.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Huit sculpteurs s’invitent chez Rodin