Avec plus de cent dessins et quarante peintures réalisées en 1515 et 1532 à Bâle, le Kunstmuseum présente l’un des plus importants peintres allemands du XVIe siècle : Hans Holbein le Jeune.
Les occasions sont rares de pouvoir approfondir la connaissance de l’œuvre de Hans Holbein le Jeune (1497/1498-1543). Ce maître de la peinture européenne domina, pendant la première moitié duXVIe siècle, la production allemande, mais aussi suisse et anglaise. Deux expositions lui sont consacrées en 2006.
Peintre officiel du roi Henri VIII
Ces deux manifestations, conçues pour se compléter, se déroulent dans les deux principales villes d’activité du peintre.
À Bâle, tout d’abord, la ville des années de jeunesse, qui fut aussi un brillant foyer de la Renaissance rhénane, où l’on découvrira le pan le plus méconnu de sa production. À Londres enfin, à l’automne, ville où Holbein séjourna à deux reprises entre 1526 et 1528 puis entre 1532 et 1543, et où il finit par obtenir une charge de peintre officiel du roi d’Angleterre.
Au service de Henri VIII, ce grand mécène et souverain impétueux capable de rompre avec la curie romaine pour assouvir sa passion amoureuse illégitime avec Anne Boleyn, Hans Holbein le Jeune eut une activité prolifique en qualité d’ordonnateur des fêtes royales ou de portraitiste. Il fut aussi l’introducteur des nouveautés de la Renaissance continentale outre-Manche.
Séduit par l’art italien
Du fait de la disparition de ses peintures monumentales, Holbein est aujourd’hui connu essentiellement pour ses portraits. L’exposition bâloise démontre que l’auteur du célèbre tableau Les Ambassadeurs (1533), fut un artiste capable d’opérer une brillante synthèse entre sa culture picturale du Nord et l’humanisme latin, dont les idées sont alors diffusées rapidement grâce à l’imprimerie. Cela sur fond de crise religieuse et politique depuis la publication, en 1517, des thèses réformées de Martin Luther, ouvrant la voie au schisme protestant.
Même s’il a souvent été éclipsé par Albrecht Dürer (1471-1528), qui appartient à la génération précédente, Holbein représente ainsi l’artiste cosmopolite, perméable aux influences de son temps.
Itinérant, il rechercha longtemps cette place de peintre officiel qu’il trouva auprès d’Henri VIII, après avoir échoué à la cour de François Ier. Le Valois était davantage sensible aux séductions italiennes qu’à l’art septentrional.
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Holbein
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Holbein