Histoire de la mode

Déjà exposée à Los Angeles et à Berlin, « Fashioning Fashion » est présentée  aux Arts décoratifs à travers cent silhouettes pour montrer l’évolution de la mode, de son savoir-faire, des goûts, des formes, durant plus de deux siècles. C’est proprement somptueux.

Au fil de la visite, on apprend qu’avant de se populariser, le phénomène de la mode a longtemps été le privilège de l’aristocratie et des classes aisées imitant les modes de la Cour. Au XVIIIe siècle, la robe à la française, copiée dans la plupart des cours européennes, avec ses larges paniers sur le côté et son bustier richement brodé, fait à celle qui la porte une silhouette de rêve. Sous l’influence de la mode anglaise, la ligne s’épure, jusqu’à l’Empire, avec ses modèles à taille haute inspirés de l’antique, en mousseline de coton fluide et légère.

Avec la révolution industrielle, qui permet la production de vêtements en série et leur diffusion via les grands magasins, la mode se démocratise : au cours du XIXe, le corps féminin connaît des transformations successives et offre une grande variété de silhouettes : la crinoline avec sa cage à cerceau métallique, la robe à tournure qui accentue la chute de reins. À la fin du XIXe, la tendance est à la sobriété, mais le corset impose toujours une ligne sinueuse et cambrée.

Chez les hommes, la mode se simplifie avec le frac, mais la silhouette évolue peu à part le complet veston dont l’usage s’intensifiera jusqu’au costume trois-pièces sombre, cousin de celui d’aujourd’hui. Début XXe enfin, c’est l’invention de la haute couture et les premiers modèles de Worth et de Poiret : les femmes peuvent enfin jeter leur corset aux orties. Enfin une vraie révolution !