ROUBAIX
Hervé di Rosa n’a peur de rien ! Cette réflexion peut saisir le visiteur quand il découvre cette cavalcade de couleurs et de formes plus hétéroclites et déconcertantes les unes que les autres.
Passé la surprise face à ce réjouissant charivari, on réalise que l’on est invité à partager un vaste tour du monde en 19 étapes, de Sofia à Lisbonne en passant par Addis Abeba, La Réunion, Binh Duong, La Havane, Mexico, Little Haïti – Miami, Tunis, Tel Aviv, Paris, Séville… et aujourd’hui Lisbonne. Né en 1959 à Sète, l’enfant rêvait de prendre le large. L’homme est devenu un « artiste voyageur » habité par un virulent désir de toujours aborder des rivages différents pour découvrir des pratiques culturelles et des savoir-faire qui lui ouvrent de nouveaux champs de création d’une diversité étonnante. Parmi les pièces les plus réjouissantes de l’exposition, une dizaine d’individus, en bronze à l’aspect de métal brut et en bois sculpté, réalisés à Foumban (Cameroun) en collaboration avec des fondeurs traditionnels et des sculpteurs sur bois, se dressent en un saisissant ballet. Di Rosa fait toujours du « Di Rosa », c’est-à-dire des œuvres agitées par d’étranges présences, parfois inquiétantes, souvent rigolardes, mais il « déteste faire deux fois la même chose ». « Plus que tout, ce qui m’intéresse, c’est le changement permanent, la surprise qui intervient dans mon œuvre. » On peut donc apprécier plus ou moins chaque création, tant les œuvres apparaissent hétérogènes. Mais quelle énergie, quelle belle façon d’être artiste : libre, généreux, gourmand ! Et quelle fougueuse exposition pour fêter la réouverture de La Piscine de Roubaix après d’importants travaux d’agrandissement !
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°718 du 1 décembre 2018, avec le titre suivant : Hervé Di Rosa nomade effervescent