Art Contemporain - L’ambitieuse exposition « La haute note jaune » emprunte son titre à une découverte faite par Vincent Van Gogh (1953-1890) à Arles, l’été 1888.
Selon la commissaire, Bice Curiger, cette haute note jaune « est plus qu’une couleur. C’est un phénomène d’exaltation ou de potentialisation mentale […], une affaire d’expressivité poussée à l’extrême. » Comme Van Gogh, les 21 artistes invités jouent avec les limites, celles de leur médium, celles du « soi », celles de la dimension expressive. C’est le cas d’Asger Jorn (1914-1973), de Martha Jungwirth (née en 1940) et d’Albert Oehlen (né en 1954) dans leur volonté de rupture avec les codes et les conventions de la peinture. Si Asger Jorn peint des personnages exagérément expressifs sur des toiles de brocante (La Vie d’une nature morte, 1959), Martha Jungwirth opère un renversement de valeur et d’échelle lorsqu’elle réinterprète L’Asperge d’Édouard Manet (1880) en la surdimensionnant (série « Édouard Manet, L’Asperge », 2023). La présence physique et la puissance de la couleur des peintures de Pierre Schwerzmann (né en 1947) magnétisent (Deux bandes jaunes sur dégradé, 2024). Elles illustrent le pouvoir émotionnel et expressif de la couleur. De la même manière que Pipilotti Rist (née en 1962) déjoue les codes de la vidéo dans I’m Not The Girl Who Misses Much (1986), Klaudia Schifferle (née en 1955) prend toutes les libertés avec la peinture et le dessin, leur support et leur format supposés (Sans titre, 1981). À l’issue de la visite, cette fameuse haute note jaune apparaît comme le moteur qui pousse l’artiste à une exploration obstinée et infinie de son médium qui permet l’émergence de nouvelles formes d’expressivité.
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Héritages de la haute note jaune
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : Héritages de la haute note jaune