Henri Matisse son réservoir de formes

À partir de 1943, le procédé devient pour l’artiste plus qu’une technique, un nouvel espace de création. Ce médium dominera  les dix dernières années de sa vie. Il prend de grands blocs de papier blanc, les peint à la gouache, y découpe avec de gros ciseaux diverses formes qu’il colle ensuite sur un fond blanc. Matisse se voit ainsi dessiner directement dans la couleur « d’un même geste pour associer la ligne à la couleur, le contour à la surface ». Une méthode qui suppose une  approche plus conceptuelle.

Pour la réalisation de ses compositions, il multiplie le nombre de ses découpages pour constituer un réservoir de formes colorées figurant des palmettes, des danseurs, des acrobates, des hirondelles et des fleurs, dont certaines ne seront jamais utilisées. Elles sont cependant conservées. Plus de quatre cents de ces éléments  ont fait récemment l’objet d’un don  de la part des héritiers  de l’artiste au musée de Nice et au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis. Ils font partie de l’exposition « Matisse, le ciel découpé » qui rassemble également des peintures, des dessins et des sculptures de la collection.
Ainsi mises en regard, ces œuvres permettent d’analyser la démarche de l’artiste depuis sa première œuvre, Nature morte aux livres de 1890 jusqu’aux grands papiers gouachés découpés Fleurs et Fruits réalisés à la fin de sa vie (1952-1953) et qui constituent l’aboutissement de ses recherches.