C’est toujours avec beaucoup de plaisir que l’on pousse la porte de l’atelier de Henri Landier.
Nichée au pied de la Butte Montmartre, l’antre de ce peintre né en 1935 est un lieu du passé, authentique et rare. Le « maître », comme on l’appelle ici, est l’un des derniers graveurs de Paris, certainement l’un des plus prolifiques. Sa vie, qu’il raconte par bribes dans ses œuvres, mériterait un roman.
Première d’une série de trois, l’exposition rétrospective présente une centaine d’œuvres datées de 1952 à 1975, c’est-à-dire les débuts de sa carrière, probablement la plus noire de sa vie. Peignant depuis qu’il a 17 ans comme un acharné, vivant dans une grande pauvreté, il prend Paris pour sujet et baigne ses œuvres dans une tonalité verte qui traduit toute sa solitude et sa misère (Le Bateau-lavoir, 1954). Les œuvres de cette « période verte » sont rares, car l’artiste en a brûlé la plupart, un jour de grand désarroi.
Il s’embarque ensuite à Rouen comme pilotin en 1954 et ne reviendra que cinq ans plus tard, la soute chargée de dessins et de gouaches réalisés lors de son tour du monde. Son retour à Paris est marqué par de nombreuses rencontres, dont celle avec Monique Morelli qui lui laisse installer sa presse dans la cave. Il réalise des portraits de la vie parisienne, ses fêtes, le monde de la nuit, ou encore de ses amis, parmi lesquels Louis-Ferdinand Céline ou Michel Simon.
Innovant sans cesse, dans ses techniques comme dans son style, il redécouvre la Provence en 1965 et laisse enfin exploser la couleur. L’exposition se conclut sur des notes bien plus optimistes et gaies. C’est la fin d’une période de bohème.
« Henri Landier, exposition rétrospective – Œuvres de 1952 à 1975 », Atelier d’art Lepic, 1, rue Toularque, Paris XVIIIe, 01 46 06 90 74, www.artlepic.org
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Henri Landier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°614 du 1 juin 2009, avec le titre suivant : Henri Landier