Pendant deux ans, l’exposition Martha Rosler a sillonné l’Europe avant de conquérir enfin la mère patrie, en revenant à New York, ville où a grandi cette artiste, considérée comme une référence de l’art contemporain américain. Une première rétrospective qui démontre la boulimie créative de cette « féministe-pacifiste » qui a entamé une carrière brillante dès 1966. Incisive, elle manie avec humour la vidéo, la performance, les collages et la photographie, supports largement représentés dans l’exposition. Aux côtés d’installations polymorphes, ses essais critiques font également autorité. En se mettant parfois en scène, elle cherche à impliquer le public dans ses batailles, avec ses propres convictions comme lorsqu’elle sonde le statut et l’image de la femme dans la société occidentale soi-disant progressiste, ou encore la guerre du Vietnam.
Ses œuvres, rarement moralisatrices, auscultent les discours et les poncifs de la culture américaine.
De l’urbanisme au problème des sans-abris, aucun domaine politique, aussi épineux soit-il, ne lui échappe.En regardant sous les jupes des mythes américains, elle pousse le spectateur à remettre en cause ses croyances et sa confiance dans une société congestionnée. Jouant avec des images publicitaires, elle se bat sur tous les fronts avec, plus récemment, un intérêt marqué pour l’écologie ou encore la globalisation, sujet fort à la mode ces derniers temps. Les œuvres de la décennie passée se veulent également plus lisibles, et surtout moins corrosives que dans les années 70, années de contestations plus virulentes. Martha Rosler n’en reste pas moins une artiste rare pour son engagement politique, qu’elle manie avec facétie dans des créations qui font mouche.
NEW YORK, New Museum, jusqu’au 8 octobre.
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Happy end pour Martha Rosler
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°519 du 1 septembre 2000, avec le titre suivant : Happy end pour Martha Rosler