« J’ai toujours été influencé par des films avec des dispositifs forts. Des films remettant en question le système et les sacro-saintes règles. » Né en 1952 à Louisville (Kentucky), Gus Van Sant (GVS), auteur de seize longs métrages, est le réalisateur culte de la jeunesse, sachant comme personne donner sa vision de Kurt Cobain (Last Days) ou disséquer le massacre du lycée de Columbine (Elephant, Palme d’or du festival de Cannes 2003). Maîtrisant aussi bien les films expérimentaux (Mala Noche, Psycho, Gerry, etc.) que les productions commerciales (Prête à tout, Will Hunting, etc.), GVS est non seulement cinéaste caméléonesque, évoluant avec brio de la marge au mainstream, mais aussi musicien, photographe et peintre. Aussi, la Cinémathèque française se propose-t-elle, à travers cette rétrospective servie par un catalogue de belle facture, d’exposer toute la palette créative du cinéaste plasticien. Au sein d’un parcours divisé en cinq parties (« Photography », « Cinepark », « Constellations », « Painting » et « Music »), le visiteur déambule autour de ses œuvres plastiques (collages, Polaroids, aquarelles) et de ses collaborations artistiques (Bowie, Burroughs, Eggleston…), afin d’établir des correspondances avec les films. À travers son art protéiforme, dont le cinéma serait le fil rouge, Gus, qu’il fige un geste évanescent, capte des jeunes en suspens ou revisite ses icônes, parle de l’Amérique des exclus et des perdants magnifiques comme de lui : de la maison de son enfance à l’érotisme via ses démons. En ce sens, cette expo-somme, qui permet d’entrer avec finesse dans l’atelier d’un artiste, est une réussite car elle met à plat la pratique plasticienne d’un authentique auteur sans jamais épuiser son mystère.
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Gus Van Sant, cinéaste et plasticien, s’expose
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Abonnez-vous dès 1 €La Cinémathèque française, Musée du cinéma, 51, rue Bercy, Paris-12e
www.cinematheque.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Gus Van Sant, cinéaste et plasticien, s’expose