Grand Palais entrouvert, Beaubourg entre-fermé

Par Emmanuel Fessy · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1994 - 335 mots

L’ouverture de l’exposition « la France et la Suède au XVIIIe siècle » marque la reprise de la programmation prévue au Grand Palais. Aux galeries nationales du moins, car une grande inconnue plane toujours sur la durée – plus de deux ans peut-être – des travaux à réaliser dans la nef. Incertitude, qui embarrasse fortement salons et foires (lire nos informations en section marché).

Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Jacques Toubon, avait décidé le 21 novembre la fermeture immédiate du Grand Palais pour "des raisons impérieuses de sécurité". Le plus grand centre d’expositions de la capitale, construit entre 1897 et 1900, bascule vers la Seine. Ses fondations s’affaissent, mettant en péril l’ensemble du bâtiment et surtout l’immense verrière de la nef, dont un élément pourrait se détacher. Les galeries nationales – qui accueillent les expositions institutionnelles – étaient moins touchées, car elles sont logées dans un bâtiment périphérique. Leur consolidation, ainsi que l’aménagement de nouvelles issues de secours, ont duré deux mois et coûté 8,8 millions de francs.

Il devrait en coûter 70 millions de francs pour une première remise en état de la nef, selon Jacques Toubon. Déjà plus de 4 millions de francs ont été dépensés. Le ministre devrait se prononcer définitivement dans deux mois sur les à sommes à investir et la durée du chantier, après les conclusions de l’étude commandée à l’architecte Jean-Loup Roubert. "Les travaux pourraient débuter en mai et durer vingt-quatre, vingt-six ou trente mois", a-t-il néanmoins averti. Le ministre évalue à quelque 250 millions de francs un programme complet pluriannuel de rénovation de l’édifice.

En revanche, Jacques Toubon s’oppose à la fermeture totale de Beaubourg. Là également, le bâtiment, pourtant bien plus jeune, doit être rénové et revu pour tenir compte de sa fréquentation. Le président du Centre, François Barré, plaide pour une fermeture complète durant dix-huit mois, Jacques Toubon pour un échelonnement partiel. La balle est dans le camp d’Édouard Balladur. Réponse attendue le mois prochain, facture envisagée : 400 millions de francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Grand Palais entrouvert, Beaubourg entre-fermé

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