Les archives photographiques de Condé Nast regroupent les productions réalisées pour les différents magazines de mode du groupe depuis 1918, Vogue et Vanity Fair en tête.
Fin 2012, l’édition de Papier Glacé. Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast, chez Thames & Hudson, racontait, analysait au fil du temps, et à partir de ces fonds fabuleux, la réinvention permanente de cette photographie en prenant pour fil conducteur les premiers travaux réalisés par ceux qui allaient devenir ses grands noms : Cecil Beaton, Erwin Blumenfeld, Guy Bourdin, Deborah Turbeville, Irvin Penn… L’exploration redonnait aussi un éclairage sur des photographes majeurs dont les noms avaient été oubliés, tels Toni Frissel dans les années 1930 ou Tony Viramontes dans les années 1980. Objet depuis plus d’un an et demi d’une exposition itinérante, la retranscription de ce propos par le Palais Galliera [« Papier glacé. Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast », jusqu’au 25 mai 2014] épouse un autre parti pris, préférant lui substituer une organisation thématique et un dialogue entre clichés d’époques différentes pour un même thème dès le début peu convaincants. L’évolution de cette histoire de la photographie de mode, pourtant essentielle pour comprendre ses audaces, est annihilée. La pépinière de talents que fut, et demeure dans une certaine mesure, Condé Nast, n’apparaît pas davantage. L’absence de recontextualisation des images dans leur époque et de l’évolution de leurs positionnements (du glamour au trash par exemple) peut entraîner des interprétations fausses. La déception est d’autant plus forte que les clichés, pour certains inédits, sont de toute beauté.
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Glacé, mais sans lustre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Glacé, mais sans lustre