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Giuseppe Penone, flux de mémoire

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2002 - 241 mots

Il n’est plus temps de présenter Giuseppe Penone dont l’œuvre compte parmi les plus fortes et les plus inspirées de ces trente dernières années. Une œuvre apparue au sein de l’Arte Povera, portée par une réflexion duelle : au regard de ce qui fonde la sculpture dans son rapport au vital, d’une part ; de ce qui la spécifie dans son principe d’altérité, de l’autre. Regard et geste végétaux, propagations, empreintes, traces, pièges de lumière..., pour sa première exposition chez Guy Bärtschi, l’artiste a choisi de réunir une douzaine de travaux, échelonnés de 1984 à 1999, qui sanctionnent ce qu’il en est tant d’une richesse d’invention que de la pertinence de sa quête. « L’œuvre de Penone est tout entière hantée par le rêve d’une transgression des règnes », note justement Didier Semin en préface du catalogue qui accompagne cette exposition. Se référant à une œuvre de jeunesse de l’artiste, l’auteur y fait notamment allusion au prodige de l’artiste à « conjuguer le passé de l’art et le présent de l’eau qui s’écoule, le temps de l’artifice et le temps de la nature, l’image de l’immobilité et celle du mouvement ». L’art de Penone est requis par l’idée de mémoire. Mémoire d’un flux qui porte uniment le végétal, le minéral, l’animal et l’humain et dont l’artiste révèle les circulations, les réseaux et les échanges.

- GENEVE, galerie Guy Bärtschi, 2, rue Etienne Dumont, tél. 22 310 00 13, 13 avril-8 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°536 du 1 mai 2002, avec le titre suivant : Giuseppe Penone, flux de mémoire

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