Giacometti en Bretagne

Construite autour de l’atelier du sculpteur, que la Fondation Giacometti envisage de recréer à Paris dans les prochaines années, l’exposition déroule un parcours de thématiques récurrentes dans l’œuvre de l’artiste. Il y est ainsi question de la représentation humaine, de la notion de perspective en sculpture, de l’importance du socle et du rapport vie/mort. La force de la proposition réside dans son parcours, qui met en exergue les premières périodes de création d’Alberto Giacometti. Catherine Grenier, directrice de la fondation et commissaire de l’exposition, a voulu en effet que cette exposition ne soit pas une simple rétrospective, mais qu’elle apporte un éclairage particulier sur les périodes de création moins célèbres de l’artiste. En plus des chefs-d’œuvre attendus – il est toujours plaisant de revoir les portraits de Diego, ainsi que Femme debout et L’Homme qui marche –, la commissaire de l’exposition a tenu à offrir quelques surprises au public finistérien. Il en est ainsi des Femmes de Venise, œuvres réalisées par Giacometti pour la Biennale de Venise de 1962 – il y remporte le Grand Prix de sculpture –, qui ont fait l’objet pour l’occasion d’une restauration minutieuse financée par Leclerc. Elles sont de nouveau visibles dans leur état originel qui laisse voir les rehauts polychromes apposés sur le plâtre par l’artiste. Faisant montre de didactisme, un petit film a été réalisé pour suivre les étapes de cette restauration, permettant de mieux cerner les gestes de Giacometti.
Forte de cette dynamique, la ville vient, dans le même temps, d’inaugurer sa propre salle d’exposition, la Galerie de Rohan. C’est le Frac Bretagne qui, pour essuyer les plâtres, y déploie une partie de ses collections. Cela commence à frémir à Landerneau.