« Le sensible n’est pas la chose représentée, mais son contenu. L’art n’est surtout pas une manifestation du savoir, mais une communication de notre sensible émotionnel, quelles que soient les qualités plastiques et techniques ». A eux seuls, ces propos de Gérard Schneider (1896-1986) caractérisent la nature abstraite de sa démarche. Figure mal connue d’une époque d’après-guerre où la peinture gestuelle dominait la scène internationale, Schneider se plaisait lui-même à se définir comme un « romantique moderne, lyrique et spontané ». Originaire du Jura suisse, il fait ses études à Paris pendant la Première Guerre mondiale et s’y installe définitivement en 1922. Avant de trouver sa manière (« Pour moi la création n’est possible que dans la spontanéité du geste », affirmait-il), Gérard Schneider passe par toutes les tendances et fait l’expérience de styles parfois opposés : classicisme, post-impressionnisme, figuration transposée puis imaginaire, surréalisme, lyrisme abstrait enfin. Compagnon de route de Hartung et de Soulages, il nous a laissé une œuvre forte et singulière qui n’est pas sans familiarité avec l’Action Painting américain. Faite de traces vives et véhémentes, sa peinture use d’une palette dont les couleurs et les valeurs, selon Denis Milhau, « donnent l’illusion de contre-jour ou de profondeurs de lumières et d’ombres ». Son art, qui réussit la synthèse d’exemples aussi puissants que ceux de Cézanne et de Kandinsky, est un modèle de flamboyance et de solidité discrète. Comme en témoigne le parcours rétrospectif que lui consacrent judicieusement les Musées de la Cour d’Or, il fait preuve d’une incroyable liberté d’improvisation et d’une vision proprement monumentale.
- METZ, Musées de la Cour d’Or, 2, rue du haut Poirier, tél. 03 87 75 10 18, 26 mai-26 août.
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Gérard Schneider, la spontanéité du geste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Gérard Schneider, la spontanéité du geste