Exposant pour la première fois en France, l’artiste mexicain Gabriel Kuri (né en 1970) investit les vestiges fin XIXe siècle de la station thermale de Pougues-les-Eaux, fermée en 1971.
Ou ce qu’il en reste. Les serres tombent en ruine. Disparus, le parc à daims et les petites boutiques situées sous le promenoir. Sauvés in extremis, le pavillon des Sources, le promenoir et l’usine d’embouteillage, qui constituent les points névralgiques du Centre d’art contemporain ouvert au sein du Parc Saint-Léger. On y découvre avec curiosité et quelque perplexité les œuvres de Gabriel Kuri, un artiste qui, « sans leçons de morale, mais avec humour et poésie, développe une critique sociale et politique de nos modes de vie et de nos process de production ». Ça tombe bien ! L’artiste est ici confronté à un paradoxe : l’humanité manque cruellement d’eau potable, et l’on ferme des sources biologiquement remarquables !
Sans le guide de l’exposition distribué au public, il n’est pas évident de saisir les enjeux « critiques » du travail de l’artiste. Mais le spectateur peut se raccrocher aux finesses de certaines œuvres. Deux sacs remplis de liquide, l’un transparent, l’autre d’une teinte délicatement ambrée – urine ou vin moelleux ? – sont suspendus aux côtés d’un superbe coquillage moiré. Au moindre déplacement du public, de légères vibrations donnent vie à l’installation. De grosses belles pierres supportent un préservatif gonflé d’air ou jouent les équilibristes sur des plaques de métal coloré. Loin de tout message sur telle ou telle question sociétale, les œuvres de l’artiste peuvent être regardées pour ce qu’elles sont : des jeux entre des matériaux « naturels » et des éléments manufacturés neufs, transformés ou récupérés.
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Gabriel Kuri, tout simplement
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Abonnez-vous dès 1 €Parc Saint-Léger, Centre d’art contemporain, avenue Conti, Pougues-les-Eaux (58), www.parcsaintleger.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : Gabriel Kuri, tout simplement