"Fukushima" triennale 2013

Sous un titre un peu générique d’« Éveil » (Awakening), Taro Igarashi, son directeur artistique, veut s’assurer que personne n’oublie cette catastrophe dont on ne voit pas encore la fin. Parmi les nombreux événements qui conjuguent arts plastiques et spectacles vivants dans plusieurs lieux de Nagoya et d’Okazaki, c’est au Aichi Arts Center de Nagoya que se déroule l’exposition phare. Les visiteurs sont accueillis par une immense salle jonchée de meubles récupérés du Chinois Dong Song, rappelant les habitations détruites après le tsunami. Plus loin, le Néerlandais Aernout Mik projette sur deux écrans des images fictionnelles de rescapés installés dans un campement de fortune, séparés par des cartons.
À l’étage du dessous, le Japonais Katsuhiro Miyamoto a reconstitué plusieurs éléments, certains grandeur nature, de la centrale, afin que le public aille au-delà des images télévisées. Mais tout n’est pas sombre. Une gigantesque installation du Japonais Kenji Yanobe promet le bonheur aux jeunes mariés. Les photographies de personnages en apesanteur du Français Philippe Ramette et les façades de Stéphane Couturier défocalisent également l’attention sur la catastrophe. Mais ce sont des exceptions. L’un des mérites de cette triennale est bien la cohérence des œuvres avec son thème principal.