Passé maître ès aplats colorés, on pourrait penser que Gérard Fromanger n’a pour le dessin
aucun penchant particulier. C’est penser doublement mal. D’une part parce que, si ses figures peintes ont cette force visuelle d’impact, c’est précisément parce que ce qui les contourne est magistralement tenu ; de l’autre, parce que la pratique du dessin est chez lui un acte essentiel et quotidien. Le dessin est comme une seconde nature. Du moins l’envisage-t-il comme une sorte d’exercice nécessaire.
« Le dessin, dit Fromanger, ce n’est pas recopier le réel, c’est devenir intelligent. » De fait, le dessin n’est pas de l’ordre de la mimesis ; il est en deçà, dans la projection et le prospectif. Dans le « dessein », tout bonnement, comme le rappelle son étymologie. C’est en quoi il rend intelligent, parce qu’il est plus proche de la pensée. Il en est même la voix haute. L’œuvre graphique de Gérard Fromanger est d’ailleurs là pour le confirmer ; elle permet de mieux comprendre la genèse de sa peinture et l’essentialité de ses aplats.
À l’occasion de la recréation du ballet Hymnen pour lequel l’artiste avait dessiné en 1970 les décors et les costumes, le musée de Nancy a la bonne idée de ressortir cette part de l’œuvre graphique. Les séries de Nus (1957-1962), de Rhizomes, pastels-café (1997-1999) et de Portraits (1982-2006) qui y sont associés composent une rétrospective tout à fait singulière de l’art de l’une des figures les plus marquantes de la Figuration narrative.
« Gérard Fromanger dessinateur », musée des Beaux-Arts, 3, place Stanislas, Nancy (54), tél. 03 83 87 96 50, jusqu’au 28 mai 2007.
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Fromanger
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Fromanger