Débarrassé d’une vision édulcorée du romantisme, le Folkwang Museum d’Essen permet de mesurer, au travers de la plus grande rétrospective jamais consacrée à Caspar David Friedrich (1774-1840) depuis trente ans, l’exceptionnelle modernité d’un artiste longtemps oublié et aujourd’hui inoubliable.
Sauvé d’une noyade par son frère qui se sacrifie en y laissant la vie, puis tentant précocement de mettre fin à ses jours, Friedrich est de ceux dont l’art et la vie ne firent qu’un. Sa foi irradie dans des toiles d’une mélancolie musicale où l’ineffable semble l’emporter sur la troublante, puisque si complexe, économie de moyens mis en œuvre pour dire les choses.
Des choses simples, tels ces personnages invariablement de dos qui contemplent l’immensité d’un paysage tantôt déchaîné, tantôt serein, toujours splendide et inquiétant. Friedrich, qui s’interdisait souvent de signer et de dater ses œuvres, ne cessa de peindre cette solitude silencieuse qui paraît hurler et dont Heinrich von Kleist s’enthousiasma en ces mots : « C’est comme si on vous avait coupé les paupières. »
« Die Erfindung der Romantik », Museum Folkwang, Goethestraße 41, 45128 Essen, Allemagne, 5 mai-20 août 2006.
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Friedrich, voir l’invisible
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Friedrich, voir l’invisible