Confrontant peintres aborigènes et artistes d’origine occidentale, la Royal Academy of Arts de Londres tente de brosser une vaste fresque de la création australienne de 1800 à nos jours.
Au risque de s’emmêler quelque peu les pinceaux ! Si le Musée du quai Branly avait choisi, il y a tout juste un an, de révéler la force cosmique et atemporelle des peintres aborigènes, la Royal Academy of Arts, à Londres, a préféré confronter les œuvres de ces artistes inspirés avec celles des peintres d’origine occidentale pétris de références européennes. Un pari d’autant plus risqué lorsque l’on sait combien, de ce côté-ci du globe, la critique moderne s’est emparée avec délectation des maîtres de l’école de Papunya !
Petit retour en arrière… Tout a commencé à l’aube des années 1970, lorsque Geoffrey Bardon, jeune professeur de dessin arrivé dans un centre de peuplement perdu au beau milieu du désert australien, entreprit de redonner espoir et fierté à ces hommes entassés dans des conditions effroyables. On connaît la suite… Bravant les interdits des Blancs comme les tabous de leur communauté, un groupe d’initiés aborigènes peignit alors sur les murs d’une école des motifs rituels vieux de plus de vingt mille ans : trois grands cercles reliés entre eux par des traits, soit Le Rêve de la fourmi à miel. Le retentissement devait être considérable. En quelques années à peine, collectionneurs, marchands puis musées s’emparèrent du phénomène : l’art aborigène faisait son entrée sur la scène internationale.
C’est peu dire si les peintres australiens d’origine occidentale nous apparaissent, a contrario, terriblement académiques. Pétris d’influences européennes (on devine l’influence des romantiques, puis celle des impressionnistes), certains d’entre eux émergent cependant par leur aptitude à transcrire la beauté sidérante de cette terre violente et aimable tout à la fois. Parmi les révélations de ce parcours aux allures de démonstration pédagogique, on retiendra notamment les paysages grandioses d’Eugene von Guérard (1811-1901), les scènes urbaines de Tom Roberts (1856-1931), ou la série vaguement inquiétante de Sidney Nolan (1917-1992) baptisée « Ned Kelly ».
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Fresque australienne
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Abonnez-vous dès 1 €galeries principales, Londres (Royaume-Uni), www.royalacademy.org.uk.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Fresque australienne