C’est avec sa malice coutumière que la plasticienne Françoise Pétrovitch, née en 1964, investit le Musée de la chasse et de la nature en installant dans toutes les salles ses «”¯jouets”¯» aux apparences hybrides et trompeuses, conjuguant tendresse et cruauté, candeur et étrangeté.
Le visiteur est amené à croiser sur son chemin tout un peuple humain et animal, aux excroissances étranges, que l’on dirait directement sorti d’un monde imaginaire à la Lewis Carroll. Poupées de verre, fleurs, chaussures, lapins, têtes de cerfs, queue de renard argenté et autres trésors s’invitent au musée.
Si l’on retrouve les dessins au lavis d’encre sur papier qui ont fait la renommée de l’artiste, dont une nouvelle série intitulée Les Vanités, on découvre aussi de nouvelles œuvres plus étonnantes encore. Notamment une dizaine de peintures inédites accrochées parmi les tableaux classiques du salon des Oiseaux et une projection vidéo, Le Loup et le Loup (2011), diffusée dans la salle d’exposition temporaire. Plus de deux cents dessins minimalistes ont permis la réalisation de ce film montrant une course haletante entre le chasseur et sa proie : c’est la première fois que l’artiste utilise le médium vidéo.
Avec cette exposition combinant peintures, gravures, sculptures et objets, Françoise Pétrovitch propose au visiteur une véritable expérience – attention, des pièces sont cachées dans des tiroirs ! Comme à la chasse, il s’agit d’être aux aguets afin de débusquer l’œuvre en se laissant guider par un travail qui manie avec brio le pas de côté et la réversibilité des contraires.
Musée de la chasse et de la nature, 62, rue des Archives, Paris 3e, jusqu’au 8 janvier 2012.
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Françoise Pétrovitch en toute liberté
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Françoise Pétrovitch en toute liberté