Il ne faut jamais sous-estimer le retentissement du travail réalisé discrètement dans les coulisses des musées.
Les campagnes de restauration constituent, par exemple, souvent un moment privilégié pour aborder les œuvres d’un œil neuf. La remarquable restauration de quatre tableaux du Musée des beaux-arts de Tours a ainsi été le point de départ d’une prometteuse exposition. Chefs-d’œuvre de l’art rocaille, ces peintures forment un ensemble exceptionnel documentant l’engouement de François Boucher pour les arts de la scène. C’est un aspect en effet aujourd’hui mal connu de sa brillante carrière, mais le peintre fétiche de la marquise de Pompadour a aussi été un artiste très actif auprès de l’Académie royale de musique, de l’Opéra-Comique, du théâtre des Petits Cabinets de Versailles et dans un tout autre registre des théâtres de foire ! Les chercheurs estiment même qu’il a participé à près d’une centaine de spectacles ; qu’il s’agisse de dessiner des rideaux de scène, de fournir des maquettes de décors et de costumes, voire de créer des produits dérivés. C’est bien simple, aucun autre peintre de son temps ne s’est autant impliqué dans le monde du théâtre. Cerise sur le gâteau, outre leur grande qualité plastique, certaines de ses collaborations sont aussi de précieux témoignages historiques. Ainsi l’icône tourangelle, Apollon révélant sa divinité à la bergère Issé, a très probablement été commandée par la Pompadour comme souvenir idéalisé de son passage sur les planches ! Tandis que les tableaux relatant l’histoire de Sylvie et Aminte, autre opéra à la mode, commémorent certainement l’apparition de la favorite de Louis XV sous les traits de la nymphe. Grâce au prêt par la Banque de France de deux superbes tableaux racontant la même pièce, la série sera d’ailleurs réunie pour la première fois depuis le siècle des lumières. Une soixantaine d’autres œuvres rendent compte de l’épatante diversité de ses talents puisque l’on peut admirer, en pendant des peintures, des estampes, des tapisseries ainsi que des objets d’art.
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François Boucher brûle les planches
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : François Boucher brûle les planches