Le Musée Maillol – et sa directrice artistique, Patrizia Nitti – poursuit inlassablement son exploration des arts et des talents de la péninsule italienne.
Après les vues de Venise sublimées par le peintre Canaletto, l’art de vivre à Pompéi et avant la redécouverte de la civilisation étrusque en septembre, l’exposition « Fragile » accoste à la Cité des Doges et plus précisément sur l’île de Murano, haut lieu de création verrière depuis la Renaissance. L’exposition met en avant un centre qui a su conserver, malgré son attractivité touristique et ses boutiques de souvenirs, l’excellence de son savoir-faire, faisant appel aux meilleurs maîtres verriers, comme en témoignent les œuvres d’artistes contemporains présentées dans la première salle du parcours.
Dans une scénographie d’Hubert Le Gall, cette introduction pertinente par le choix des œuvres évoque la plasticité infinie du verre et la fascination qu’il exerce toujours sur les artistes. Tour à tour poétique et aérien comme la toile d’araignée Web (2006) de l’artiste libanaise Mona Hatoum, brisé et incandescent comme le lustre de l’Espagnol Javier Pérez, sous forme de poudre de silice, coulant, lourd et solide, transparent ou laiteux, le verre se plie à leurs désirs infinis.
La seconde partie remonte le temps et aborde de façon plus classique l’histoire de la production de Murano. Suivant une présentation chronologique de la Renaissance aux années 1950, sont réunies des pièces uniques, étonnantes voire fantaisistes, issues de commandes des grandes familles – les Médicis, les Sforza, les Habsbourg – jusqu’aux créations modernes de grands noms du design italien comme Carlo Scarpa et Ettore Sottsass ainsi que d’artistes européens, de Jean Arp à César.
Misant essentiellement sur l’étonnement et le ravissement, l’exposition n’aborde en revanche jamais les aspects techniques des multiples mises en œuvre du verre pourtant évoquées à travers chaque objet présenté. Reste donc le seul plaisir des yeux.
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Fragile, assez solide
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Maillol, 59-61, rue de Grenelle, Paris-7e, www.museemaillol.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Fragile, assez solide