Trognes - Qui a dit qu’il fallait forcément être sage comme une image au musée ? Assurément pas les Anversois, qui ont imaginé un accrochage détonnant, à l’occasion de la rénovation haute en couleur de leur Musée royal des Beaux-arts l’année dernière.
Pour la première exposition de ce musée 2.0, les équipes filent la métaphore en explorant un thème tout en fantaisie : les tronies. Ce terme dérivé du flamand désigne les têtes expressives qui ont fait florès dans la peinture nordique au XVIIe siècle. Dès la Renaissance, les artistes se passionnent pour les personnages au faciès surprenant, voire comique, et les intègrent dans de vastes compositions. Mais le XVIIe siècle marque un véritable tournant, car ce thème si prisé des collectionneurs devient le sujet en soi de tableaux truculents. L’exposition retrace cette évolution en s’appuyant sur quelques-uns des plus beaux exemples de cette peinture ludique, de Rubens à Vermeer. Une salle spectaculaire réunissant trois grands chefs-d’œuvre de Bosch, Dürer et Matsijs pose les jalons de ce genre, et explique la signification presque philosophique de ces visages expressifs et souvent grotesques dans la peinture religieuse. Une fois ce préambule posé, le parcours nous révèle le fonctionnement des ateliers et leurs répertoires de têtes qui étaient copiées-collées au gré du sujet de la commande. Enfin, la partie la plus jubilatoire est celle consacrée à l’autonomisation de ce genre, qui offre un festival de tableaux grimaçants aussi caustiques qu’éblouissants.
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Festival de grimaces
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Festival de grimaces