Le Musée international de la céramique de Faenza organise cette année encore un important programme d’expositions de céramiques, ainsi que sa traditionnelle foire qui proposera simultanément des pièces anciennes et modernes.
FAENZA. "Le vert et le brun : de Kairouan à Avignon, céramiques du Xe au XVe siècle" est consacrée à la céramique à décor vert et brun du Moyen Âge. Ces "majoliques archaïques", de formes et de décors très simples, ont leurs racines en Orient et furent diffusées dans tout le pourtour méditerranéen. Les trois cents pièces exposées montrent la force d’une influence commune qui, pendant quatre siècles, fera évoluer les techniques de la céramique. L’exposition "Faenza-Faïence, les blancs de Faenza" évoque l’évolution du goût qui, au milieu du XVIe siècle, sera à l’origine du succès des majoliques de Faenza, au point que la ville deviendra synonyme de majolique au-delà des Alpes. Le décor historié est abandonné au profit d’une décoration élégante aux tons bleu et jaune ocre. Utilisée sur des majoliques recouvertes d’une fine couverte au plomb, cette bichromie marque un tournant dans la majolique européenne du XVIe siècle et confirme la suprématie des céramistes italiens. Francesco Mezzarisa, Virgiliotto Calamelli et Leonardo Bettisi, les plus grands d’entre eux, sont assez bien représentés dans l’exposition, qui rassemble des pièces de divers musées italiens et de collections privées.
Contrôle scientifique
Une troisième exposition étudie "Le décor floral naturaliste dans la céramique européenne du XVIIIe siècle". Deux cents pièces provenant de collections publiques et privées retracent l’émancipation stylistique du décor de la majolique et de la porcelaine, et, dans une moindre mesure, de la faïence. La production s’écarte alors de la tradition des motifs floraux "à la chinoise", si imités dans la première moitié du siècle, pour adopter celle des "blanc-bleu" ou "Deutsche Blemen", encore très vivante aujourd’hui.
Le musée consacre également une exposition aux céramiques de Louise Nevelson. Prêtées par Diane Mac Kewn, amie et biographe de l’artiste américaine, ces pièces mettent en évidence le rôle joué dès les années trente par Louise Nevelson au sein du mouvement de la Nouvelle céramique, influencé par l’art précolombien et aztèque. Enfin, la Foire de la céramique présente pour la première fois la céramique ancienne et moderne simultanément, et non plus successivement. Le musée participe à la manifestation aux côtés des marchands et a assuré le contrôle scientifique des objets mis en vente.
LE VERT ET LE BRUN : DE KAIROUAN À AVIGNON, CÉRAMIQUES DU Xe AU XVe SIÈCLE, jusqu’au 4 décembre, FAENZA-FAÁ?ENCE : LES BLANCS DE FAENZA, jusqu’au 1er décembre, LE DÉCOR FLORAL NATURALISTE DANS LA CÉRAMIQUE EUROPÉENNE DU XVIIIE SIÈCLE, jusqu’au 30 janvier 1997, LOUISE NEVELSON, jusqu’au 6 octobre, FOIRE DE LA CÉRAMIQUE ANCIENNE ET MODERNE, jusqu’au 6 octobre, Musée international de la céramique de Faenza-Palais des expositions, via Risorgimento 3, tél. 546 62 11 11.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Faïences d’hier et d’aujourd’hui
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°29 du 1 octobre 1996, avec le titre suivant : Faïences d’hier et d’aujourd’hui