BLOIS
Vingt enfants royaux sont nés, ont joué et ont été élevés dans ce vaste château sans cesse modifié et embelli.
Il sert de cadre idéal pour relater la vie et l’éducation des enfants des XVe et XVIe siècles. Le sujet, inédit, croise avec pertinence les thèmes et traverse de haut en bas la société où le rôle des nourrices et celui des précepteurs est essentiel. Quels sont les aliments, les distractions et la formation que reçoivent le nouveau-né réchappé de la mort et l’adolescent reconnu en tant que futur adulte ? La suite des eaux-fortes de 1633 d’Abraham Bosse, riches en détails, renseigne le visiteur. Mais il peut voir la concrétisation des us et coutumes en regardant les vitrines où sont présentés des hochets, le plus ancien jouet au monde, des biberons en grès, de petites armures, des manuels de civilité comme celui d’Érasme, exemplaire unique traitant des règles de savoir-vivre. Rappelons que les délicats portraits, notamment une admirable série de feuilles à la pierre noire et sanguine dont une de Clouet (1558), servaient de lien entre parents et enfants royaux. À une époque où la cour se déplaçait beaucoup, ces derniers avaient à leur service une « Maison ». Présentées en trois volets résumés à chaque fois par un tableau emblématique accroché sur un fond brun à l’entrée des salles, les œuvres, toutes précieuses et rares, répondent aux interrogations que l’on peut avoir aujourd’hui. Cette exposition d’intérêt national intègre le programme « 500 ans de Renaissance(s] en Val de Loire ».
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Être enfant au temps des rois