Qu’y a-t-il dans un dessin de sculpteur qui émeut plus que dans un dessin de peintre ? La réponse réside dans le volume. Le galeriste Jean-Baptiste Auffret, fils de sculpteur, est très affirmatif : « Les dessins de sculpteurs sont loin de la mièvrerie et de la séduction, ils sont l’expression d’un calcul rigoureux et d’une intelligence. »
Démonstration à la galerie Malaquais où des œuvres sur papier d’une vingtaine d’artistes sculpteurs du xxe siècle utilisant toutes les techniques (fusain, mine de plomb, sanguine…) sont à voir.
Alors que les peintres font abstraction de la troisième dimension pour privilégier l’aplat, les sculpteurs restent fidèles au sens des volumes, des plans, de la lumière et de la profondeur. Ainsi, Joseph Bernard (1866-1931) fait naître le couple, son thème de prédilection, par un fin travail à l’encre de Chine de hachures entrecroisées indiquant les volumes et les ombres.
Jane Poupelet (1878-1932) pratique un art surtout animalier. Les bovins sont cernés d’un trait vigoureux à la plume de roseaux et au brou de noix tandis le lavis et la sanguine viennent parfaire les masses et l’énergie des volumes. Les nus de Charles Auffret (1929-2001) perpétuent la tradition de la sanguine avec une sensibilité accrue, combinant parfois deux tons de sanguine dans les reflets d’une ombre.
« Dessins de sculpteurs », galerie Malaquais, 19 quai Malaquais, Paris VIe, tél. 01 42 86 04 75, www.galerie-malaquais.com, jusqu’au 24 décembre.
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Et si on reparlait dessins ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Et si on reparlait dessins ?