Et la lumière fut

Déployée du sous-sol au premier étage, cette présentation très pédagogique réunit une centaine de pièces et se découpe en trois grandes sections. D’abord, le visiteur découvre une ribambelle de luminaires, telles une géométrique Hanging Lamp (1922) du Néerlandais Gerrit Rietveld, l’incontournable MT10 (1924) signée Wilhelm Wagenfeld ou une Tizio (1972) de l’Allemand Richard Sapper. Ces modèles emblématiques illustrent à l’envi l’histoire du design, évoquant non seulement l’esthétique, mais aussi les diverses techniques ou les matériaux. Dans un deuxième temps, des œuvres et autres installations d’artistes évoquent la puissance « performative » de la lumière. Ainsi en est-il de ce psychédélique et joyeux mobilier transparent et coloré, dessiné en 1968 par le trio Cesare Casati/Gino Marotta/Emanuele Ponzio pour la boîte de nuit Il Grifoncino, à Bolzano (Italie), que l’on apprécie uniquement des yeux ! Juste en face, en revanche, on peut déambuler à l’intérieur d’une installation de Carlos Cruz-Diez intitulée Chromosaturation, dans laquelle la lumière se dématérialise et tend à sa propre autonomie dans l’espace. L’ultime volet de l’exposition, lui, se penche sur la prospective et l’expérimentation, montrant une sélection de recherches contemporaines sur les luminaires et/ou la lumière. Le designer allemand Christian Haas déroule ainsi Rope (2011), corde « lumineuse » truffée de diodes électroluminescentes. Tandis que son confrère néerlandais Joris Laarman exhibe la lampe HalfLife, qui fonctionne grâce à des… enzymes de lucioles. On se croirait dans le laboratoire des sorciers de la lumière.