Paris, juin 1907. La société Lumière commercialise le premier procédé industriel de photographie couleur : la plaque autochrome. Une révolution technique et sociale, survenue après 68 ans de dictature du noir et blanc. Le résultat est si éloquent qu’on soupçonnerait presque les frères Lumière d’avoir pactisé avec des puissances occultes. Quelle est donc cette invention divine — ou diabolique ! — qui parvient à transformer des fécules de pommes de terre en révélateurs de couleur ?
L’exposition des Champs libres, à Rennes, tente — et c’est là un véritable défi — de rendre accessibles au public les secrets de cette étrange alchimie. Trop fragiles et peu lisibles, les plaques autochromes originales sont remplacées par des tirages modernes agrandis, représentant des scènes de vie et des paysages bretons. Car la Bretagne séduit les photographes de l’époque, amateurs et professionnels en quête de pittoresque et d’une ruralité encore préservée. Nous les imaginons traquant les rouges et les roses des couchers de soleil et la transparente blancheur des dentelles bigoudènes, éreintés par les interminables temps de pose qu’induit le nouveau procédé photographique.
Présentés pour la première fois, ces clichés nous font un peu l’effet d’un trésor qui, enfoui de longs siècles sous la mer et repêché par hasard, n’aurait rien perdu de sa splendeur.
« Voyager en couleurs. Photographies autochromes en Bretagne (1907-1929) », Les Champs libres, 10, cours des Alliés, Rennes (35), tél. 02 23 40 66 00, jusqu’au 18 novembre 2007.
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Et la couleur fut
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Et la couleur fut