Esprit du jardin à la française es-tu là ?

Pour les plasticiens invités (Lee Bae, Hervé Di Rosa, Côme Mosta-Heirt…), il s’agit d’interroger leur rapport à la nature, au paysage, de renouer, d’une certaine manière, avec l’objet perdu de la peinture, et de dialoguer avec les arts en général.

C’est muni de bonnes chaussures, et physiquement en forme !, qu’il faut aller à la rencontre d’une constellation d’œuvres interrogeant « l’esprit du jardin à la française », qu’on a souvent opposé à raison au jardin anglais, plus libre et anarchique. Certains artistes reprennent le refrain cher à Descartes d’une nature domptée par l’homme : c’est le cas du Flamand Jan Fabre, qui expose un mannequin de scarabées, le Mur de la montée des anges, les insectes ici étant domestiqués pour servir le système rigoureux du créateur démiurge. D’autres, à côté de cette idée (attendue) d’un jardin tiré au cordeau, se montrent plus joueurs, n’oubliant pas les fêtes du Grand Siècle et les fameuses folies, à vocation ornementale, qui apparaissent dans les jardins du XVIIIe siècle. Par exemple, au beau milieu de nénuphars, le jeune Français Vincent Olinet fait surgir un lit à baldaquin qu’on dirait tout droit sorti de la folie féerique d’un Peau-d’Âne.