Les détracteurs de la robe de mariée pourraient bien changer d’avis en se rendant au Musée Galliera.
La scénographie signée Stéphane Plassier, construite comme un patron, révêle des curiosités vestimentaires à la fois historique et contemporaine bien loin du stéréotype. Des œuvres d’artistes ponctuent également cette procession nuptiale imaginaire. L’on apprend ainsi que la tenue de Jeanne Moreau dans La mariée était en noir de François Truffaut n’était pas fictive. En effet dès la fin du XIXe le noir était porté en province par les épouses le jour de leur noce. Le port du blanc, hérité du culte marial, est cité par Montaigne à partir du XVIe siècle. Auparavant c’est la saturation de la couleur qui importe et il n’est pas rare de voir des toilettes du plus beau pourpre. Au XXe siècle la tenue nuptiale s’est libérée de toute obligation sociale et l’on découvre les plus pures fantaisies : une robe de mariée signée Jacques Fath au corsage brodé de paillettes immaculées se prolonge par une longue jupe en fourrure de léopard ; le blanc traditionnel se mue en éclat métallique pour Paco Rabanne qui utilise des rectangles de Rhodoïd.
Les accessoires ne sont pas en reste. Les chaussures en sucre à roulettes pour mariée en retard à l’église de Mathieu Bachelin, rivalisent avec celles d’Isabela Rosier dont les semelles intérieures sont tapissées de photos de mariage années 50. Côté artistes on note la présence de Valérie Belin qui photographie les superbes robes de Fabien Durand sur le parterre de son atelier poursuivant ainsi sa recherche sur la disparition des corps : « Ce qu’il faut c’est épingler ce corps métaphorique afin qu’il se présente comme la chrysalide... incarnation qui se gonfle parfois de l’absence du corps de la mariée ». Une exposition qui vaut le détour.
Musée Galliera, jusqu’au 29 août, cat. éd. Assouline/Paris Musées,167 p., 245 F.
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En voilette et talons à roulettes !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : En voilette et talons à roulettes !