“Mers du sud”, ce seul nom fait rêver, évoquant l’immensité du Pacifique et ses milliers d’îles, les plus étendues à l’ouest, en Indonésie (Sumatra, Bornéo, Timor), d’autres de moins en moins vastes à l’est, groupées en Mélanésie, Micronésie et Polynésie. Toutes sont riches d’un mystérieux passé artistique, chacune avec son style propre, qui apparaît dans l’exposition présentée à Marseille. Soixante-quinze objets seulement, mais tous remarquables, choisis parmi les trois cents pièces de la collection Barbier-Mueller. Ils préfigurent, dans le musée marseillais, un possible dépôt à long terme des œuvres océaniennes du musée genevois. Nombre de ces objets sont des sculptures anthropomorphes représentant des esprits ancestraux. Le style, imposant et sobre, reflète ce contexte religieux. Le chef de l’île de Nias, porteur d’une immense couronne, médiateur entre les ancêtres et les vivants, pouvait être consulté. Sur l’atoll de Nukuoro (Iles Carolines), la forme humaine sans visage ni sexe, élevée à un rare niveau de perfection, confine à l’abstraction. Mais les masques ne sont pas oubliés. À l'opposé des sculptures, ils font revivre la fantaisie, la fugacité de l’instant dans le déroulement des danses, moments forts des cérémonies. Comme ce beau masque du détroit de Torres fait de matériaux périssables, ils pouvaient représenter des esprits malins vivant dans la jungle. Mais au-delà de ces quelques exemples, tout est à découvrir dans cette exposition qui nous conduit au cœur de cultures mystérieuses.
MARSEILLE, Chapelle de la Vieille Charité, jusqu'au 4 octobre.
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En plein cœur des Mers du Sud
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : En plein cœur des Mers du Sud