En avant le son !

Depuis que Luigi Russolo a rédigé en 1913 le manifeste intitulé L’Art des bruits, les artistes ont été nombreux à faire de ces derniers la matière première de leurs œuvres.

Curieux d’utiliser la musique pour approfondir la perception de son langage visuel, Rolf Julius est l’un des premiers à exploiter les bandes magnétiques dans son travail et à s’intéresser à la surface des sons. Qu’il soit produit par le vent, une percussion ou de façon synthétique, le son comme matériau plastique s’est révélé être un médium d’une extrême richesse. Mis en jeu dans des créations qui relèvent tantôt de l’assemblage, tantôt de la construction, il devient le prétexte à toutes sortes de compositions sonores, voire de concerts, qui induisent une perception toujours revisitée du temps et de l’espace. Telle cette expo-concert pour harmonica et ensemble de percussions qui rassemble des artistes aussi expérimentateurs que Michel Aubry, Claude Closky, Benjamin Hochart, Yves Chaudouët, Christian Marclay ou Steven Pippin.

Orchestrées par Yannick Milou, le directeur des lieux, leurs œuvres invitent le spectateur non seulement à ouvrir ses yeux et à tendre l’oreille, mais à composer avec ces deux sens de sorte à en augmenter et à en diversifier l’intelligence sensorielle. Une façon d’exercer nos sens à la complexité naturelle du monde.